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« Mon souhait le plus cher, c’est qu’aucun enfant ne se détourne de l’amour de Dieu »

« Je ne veux pas que mes enfants détestent Dieu à cause de moi »

Si telle est votre crainte, que vous soyez un père, une mère, ou un responsable d’église ; ouvrez le livre «Emmener ses enfants à l’église sans qu’ils finissent par rejeter Dieu». Vous ne pourrez pas faire de votre enfant un bon chrétien. Mais si votre désir est qu’un jour votre enfant connaisse Dieu, qu’il l’aime et le serve dans une église locale, voici par quoi vous pouvez commencer.

« Mon souhait le plus cher, c’est qu’aucun enfant ne se détourne de l’amour de Dieu. Et ma prière est simple : que ce livre empêche des milliers de jeunes gens de fermer la porte de l’église à tout jamais. »

Rob Parsons

Rob Parsons est le fondateur de l’association Care for the family, dont le but est de donner des ressources aux couples, et aux parents pour une vie de famille harmonieuse. Avocat, formateur et conférencier, il est l’auteur de nombreux bestsellers au Royaume-Uni.

Extrait

« Je ne veux pas que mes enfants détestent Dieu à cause de moi »


Il y a quelques années, on a proposé à Wayne Cordeiro, pasteur et auteur du brillant ouvrage Leading on Empty, de rencontrer un groupe de pasteurs américains. La plupart d’entre eux avaient une quarantaine d’années et étaient en poste sur des paroisses de plus de 3 000 membres. Le deuxième jour des conférences, les organisateurs ont posé à ces personnes une question qui les a tous pris au dépourvu : « De quoi avez-vous le plus peur? »

Cordeiro a raconté qu’à chaque fois qu’un pasteur répondait, les larmes montaient et que plusieurs ne parvenaient même pas à finir ce qu’ils avaient commencé à dire. L’un d’eux a reconnu qu’il ne savait pas combien de temps son mariage pourrait supporter la pression de son travail. Mais c’est la réponse d’un autre responsable qui a retenu l’attention de Wayne Cordeiro. La plus grande peur de celui-là ?

« Je ne veux pas que mes enfants grandissent et détestent Dieu à cause de moi. »

J’ai beaucoup repensé à ce responsable et à ce qu’il avait dit. Je me soucie de ma paroisse. Ma femme Dianne et moi n’avons été membres que de deux paroisses dans notre vie, et l’une d’elles est la petite sœur de la première. Nous allons à cette église quasiment tous les dimanches. J’étais autrefois impliqué dans sa direction et sa gestion, mais j’ai laissé la place pour m’occuper de l’association Care for the Family. Quand j’ai donné ma démission, j’ai dit à la congrégation : « Je suis sûr que vous vous en sortirez mieux sans moi qu’avec moi. » Ça a été le cas. J’aime beaucoup cet endroit. Et je me soucie des responsables.

Pendant la Première Guerre mondiale, certains soldats renvoyés chez eux recevaient la distinction « blessé honorablement ». Beaucoup des personnes en charge de paroisses que je rencontre sont des personnes « blessées honorablement ». La pression – physique, émotionnelle ou spirituelle – , quand elle est combinée à des critiques permanentes, qui te prennent toute ton énergie, fait de gros dégâts. Je sais bien que les pasteurs ne sont pas parfaits, mais cela n’excuse pas tout. L’un de mes plus grands privilèges dans la vie a été de pouvoir discuter avec des centaines de pasteurs du monde entier et d’essayer de les encourager.

Toutefois, en repensant à la réponse de cet homme, ses paroles m’ont semblé venir non pas de l’homme d’Église, mais du parent. J’espère que ce livre pourra aider les personnes en charge de paroisses; cependant, c’est avant tout pour toutes les mères et tous les pères que je l’ai écrit.

Quand on lui a demandé sa plus grande peur, ce pasteur aurait pu en choisir une parmi les centaines liées à son travail : que sa paroisse périclite, qu’il n’y ait pas assez de fonds pour les activités et programmes, peut-être même que son diacre change d’avis et prenne sa retraite! Mais non : sa première pensée a été pour ses enfants.

Pourquoi cette peur qu’ils pourraient détester Dieu à cause de lui? Est-ce parce qu’il était monstrueux à la maison? Je suis sûr que non. Est-ce parce qu’il ne pourvoyait pas aux besoins de sa famille? Je n’ai aucun doute qu’il le faisait. Est-ce parce qu’il n’aimait pas ses enfants? Je suis certain qu’il aurait donné sa vie pour eux.

Je pense comprendre la raison pour laquelle beaucoup de parents ont eu la même crainte que lui, parce que j’ai moimême ressenti cette angoisse.

Être élevé dans un foyer chrétien et être personnellement impliqué dans la vie de la communauté, avec toutes les pressions que ça peut supposer, pourrait effectivement abîmer la graine de la foi dans le cœur de nos enfants et l’empêcher de pousser. Notre peur est en fait que cette exposition au christianisme les conduise à peu aimer Dieu ou ceux qui le suivent.

« Aucune souffrance n’égale la souffrance d’un parent. » C’est ce qu’écrit le psychologue John White. S’il a raison, c’est parce qu’il n’existe aucun amour semblable à celui d’un père ou d’une mère. Nous pouvons nous comporter tellement mal avec notre mari, notre femme, nos amis ou nos collègues que ceux-ci cessent de nous aimer. Mais pour la plupart des parents, il est difficile d’imaginer arriver au point de dire à propos de son fils ou de sa fille : « Je ne l’aime plus ».

C. S. Lewis a écrit : Si tu aimes, ton cœur pourra être tordu, potentiellement brisé. Si tu veux être sûr de le garder intact, tu ne dois l’ouvrir à personne, pas même un animal.

Partout dans le monde, j’ai rencontré des parents qui souffraient pour leurs enfants. Ces derniers pouvaient avoir un travail génial et un bon groupe d’amis, ils étaient heureux en ménage et avaient de enfants. Et en plus de ça, ils aimaient leurs propres parents.

Pourquoi alors leurs parents souffraient-ils?

Simplement parce que, bien que leurs enfants aient été élevés dans un foyer chrétien et soient allés régulièrement à l’église, ils semblaient avoir fermé leur cœur à la foi. C’est comme si on les avait vaccinés contre le christianisme et qu’ils faisaient une mauvaise réaction dès qu’ils entraient à son contact.

Qui aurait envie d’avoir une foi pareille?

Morgane a vingt-cinq ans. Jusqu’à ses seize ans, elle fréquentait la même église, celle où sa mère l’emmenait depuis qu’elle était bébé. Quand je lui ai demandé si elle continuait d’y aller, elle a secoué la tête. La mâchoire serrée, elle m’a répondu : « Non. Je ne crois plus à ces histoires de Dieu. » Je lui ai offert un café et lui ai demandé pourquoi elle ressentait ça.

Une heure plus tard, je l’ai regardée partir après lui avoir dit au revoir. Je savais qu’elle pensait son histoire unique et, évidemment, c’était le cas pour certains aspects. Mais plus je l’écoutais, plus j’avais l’impression d’avoir entendu ce même récit une centaine de fois.

Ce n’était pas un doute intellectuel, réfléchi, qui empêchait son âme de croire. Ce n’était pas non plus le fait d’une persécution écrasante qui l’aurait terrifiée et menée à nier l’existence de Dieu. Ce n’était même pas une totale révolte de sa part, dans le genre poing en l’air et faisant la fête pour oublier.

Rien de tout ça. Elle a bien plus soupiré que fulminé et m’a calmement expliqué que les gens, les événements, les attitudes et les déceptions – y compris de sa part –, avaient fini par éteindre la petite flamme de foi qui était autrefois dans son cœur.

J’ai eu du mal à ne plus penser à Morgane dans les jours qui ont suivi, et je savais bien pourquoi. C’était à cause de son dernier commentaire à mon égard. Je l’aurais mieux pris s’il avait été dit avec de l’amertume dans sa voix, mais ça n’était pas le cas. C’était une résignation triste et abattue.

« Rob, comment quelqu’un pourrait vouloir une foi pareille? »

Presque tous les parents se rendent compte qu’ils ont fait des erreurs, et pourtant, la vérité c’est que la majorité d’entre nous fait de son mieux pour élever ses enfants. Nous savons que nous ferions différemment une bonne centaine de choses si on nous donnait la chance de recommencer. Même si nous soupçonnons qu’au fond, même dans ce cas, nous ferions d’autres erreurs.

Une bonne partie d’entre nous n’a pas besoin de se culpabiliser plus qu’elle ne le fait déjà. Un homme âgé, qui avait presque soixante-quinze ans d’expérience en tant que parent, a déclaré : « Être parent, c’est cinquante pour cent de peur et cinquante pour cent de culpabilité. » Je suis assez d’accord – même si je pense qu’il minimise un peu la culpabilité. Tant de parents vivent en se sentant coupables. Avec le temps, la culpabilité nous étouffe, nous dirige et finalement nous consume. On se sent complètement responsable des actions et comportements de nos enfants.

Être rationnel n’aide pas. Se dire que notre fils de trente-sept ans est devenu bûcheron et a quatre enfants ne nous empêche pas de nous demander s’il n’aurait pas pu devenir un brillant chirurgien, si on l’avait un peu plus poussé à l’école quand il avait treize ans.

Une femme m’a écrit, en disant : « La culpabilité vient attachée au placenta. »

Cette culpabilité nous aide rarement et, parfois, nous devons nous rappeler que même Dieu a des problèmes avec ses enfants.

Mes propres enfants sont maintenant adultes et mariés; et je rends grâce à Dieu pour tout ce qu’il a fait dans leurs vies. Il y a eu un certain nombre de larmes versées avant que j’arrive à l’en remercier, beaucoup de « si seulement… » Même sans avoir de regrets lancinants, j’aurais souhaité que quelqu’un nous prévienne avant qu’on devienne parents pour la première fois, Dianne et moi, sur certains problèmes que je vais aborder dans ce livre. Ça a son importance.

Quand vous priez pour vos enfants, demandez à Dieu de les protéger de tous ces dangers qu’ils auront dans la vie : la cupidité, le sexe facile, les drogues, l’abus d’alcool et la centaine d’autres pièges qui existent. Demandez-lui de les aider quand ils auront à affronter ceux qui voudront ridiculiser ou détruire leur foi. S’ils sont la cible de persécutions, priez qu’ils aient le courage de surmonter ce qu’ils auront à subir.

Une fois que vous aurez fait tout ça, ne vous arrêtez pas là, priez pour le risque suivant, pour la lutte contre ce qui écrase la petite graine de foi chez des millions de jeunes gens : demandez que vos enfants traversent ces premières expériences de foi chrétienne sans qu’ils finissent par détester Dieu.

Je me rends compte que ça ne semble peut-être pas une prière très ambitieuse. Je comprends tout à fait que votre prière serait plutôt qu’ils aiment Dieu – c’est évident. Néanmoins, il y a des millions de parents qui se contenteraient d’un enfant qui aurait gardé son cœur ouvert à Dieu.

Avant de commencer, laissez-moi vous dire ceci. Si vos enfants sont grands, ça peut vous sembler difficile de lire un livre comme celui-là : on se dit que c’est peut-être trop tard. Si c’est votre cas, souvenez-vous de ce magnifique verset du livre de Joël : « Oui, je vous dédommage pour les années qu’ont dévorées les sauterelles – sauterelles, criquets, grillons et vol de sauterelles. »

Il n’est jamais trop tard pour atteindre le cœur d’un enfant. Même adulte, il n’est jamais trop tard pour demander pardon, il n’est jamais trop tard pour prier.

Ces dix dernières années, j’ai eu l’occasion d’échanger avec des dizaines de milliers de personnes aux événements « Bringing Home the Prodigals » qui ont eu lieu à travers le monde. Et j’ai découvert que beaucoup d’enfants « prodigues » n’avaient jamais tourné le dos à Dieu – ils rejetaient autre chose. Ce livre se veut une exploration, une réflexion de ce que peut être cette autre chose. Et si nous trouvons cette « autre chose », alors nous pourrons peut-être empêcher de nombreux enfants de prendre ce chemin. Et nous pourrons peut-être aussi nous rendre compte que nos enfants soi-disant prodigues ne sont pas si loin que ça de Dieu.